Comment traiter l’anxiété chez l’enfant ayant un Trouble du Spectre de l’Autisme
Comment adapter la psychothérapie pour répondre aux besoins de l’enfant TSA anxieux?
Alors que je travaille avec des enfants ayant un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) depuis près de 10 ans, tout cela est arrivé un peu par accident. En effet, à la fin de mon doctorat, on m’a offert un poste combiné où je travaillais en santé mentale jeunesse 2 jours par semaine, puis en clinique de développement (où je faisais des évaluations pour le TSA) pour le restant de ma tâche.
Rapidement, ces expertises se sont combinées. Sans même m’en rendre compte, quelques années plus tard, la majorité des enfants que je voyais en psychothérapie avait un TSA. Malgré un déménagement de l’Ontario au Québec, cette même tendance s’est maintenue!
J’ai d’ailleurs fait un atelier destiné aux parents d’enfants ayant un TSA qui vivent de l’anxiété en collaboration avec Autisme Ontario en 2015.
Cette formation a depuis, été mise à jour et améliorée. Elle est désormais disponible sur notre site internet, dans la section Ateliers et Formations. Vous la retrouverez sous le titre : L’anxiété chez l’enfant ayant un TSA.
Afin de vous guider dans les prochaines étapes, qui sont probablement devant si vous êtes en train de lire cet article, je vous présente ici les grandes lignes du traitement de l’anxiété chez les enfants ayant un TSA.
Comment se présente l’anxiété chez l’enfant TSA
Tel qu’expliqué dans notre article précédent : Comprendre l’anxiété chez l’enfant ayant un Trouble du Spectre de l’Autisme, les enfants ayant un TSA peuvent vivre de l’anxiété ‘’typique’’, mais également de l’anxiété qui est associée avec le fait même d’avoir un TSA.
Puisqu’ils sont conscients de leurs difficultés sociales, ils peuvent être hésitants envers des situations sociales, non seulement de peur d’être jugé (peur ‘’typique’’) mais également par crainte de ne pas comprendre ou de ne pas être capable de répondre tel qu’attendu dans une situation sociale (par exemple, avoir peur de ne pas savoir quoi dire durant une conversation).
De plus, l’aspect sensoriel de plusieurs situations (bruits et odeurs dans la cafétéria de l’école), ainsi qu’une aversion envers la nouveauté (qui se manifeste fréquemment comme de la rigidité) viennent ajouter à la complexité de la situation.
Comment adapter la thérapie pour l’anxiété avec un enfant ayant un TSA?
Il est ainsi important d’adapter nos stratégies afin d’aider les enfants à mieux gérer l’anxiété qu’ils ressentent. Alors que la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) est largement utilisée dans le traitement de l’anxiété chez les enfants et les adolescents, elle se doit d’être adaptée lorsque nous travaillons avec des enfants présentant un TSA.
La TCC nous aide à réévaluer certaines pensées et à exposer graduellement à des situations provoquant de l’anxiété. Cependant, comme les pensées derrière les peurs sont difficiles à identifier et à verbaliser chez les enfants en général, la difficulté est supérieure chez les enfants présentant un TSA.
Il est donc nécessaire de travailler de façon plus concrète, en retournant à la base de la reconnaissance et de l’identification des émotions.
Le progrès se fait également plus lentement, alors que l’exposition doit fréquemment être faite sur une plus longue période et dans une plus grande variété de situations afin de favoriser la généralisation. Par exemple, si la présence d’une mouche est bénigne à la maison, elle l’est également à un endroit nouveau ou moins familier.
Les parents doivent également être plus impliqués dans le traitement afin de pouvoir encourager leur enfant à utiliser différentes stratégies de gestion de l’anxiété et devenir des ‘’coachs’’ à la maison leur permettant de mieux généraliser les apprentissages faits en thérapie.
Quelles sont les différentes adaptations requises pour traiter un enfant ayant un TSA?
Une importante différence réside dans l’importance d’apporter un support en lien avec les particularités liées au TSA.
Chez un enfant ayant peur de ne pas répondre tel qu’attendu dans une situation sociale, on limite ce type de situations. En plus, on lui donne des outils pour être capable de se débrouiller dans ce genre de situation. Cela peut également impliquer un travail à d’autres niveaux afin de favoriser l’adaptation sociale de l’enfant.
Par exemple, un enfant qui désire jouer avec ses amis du quartier mais qui éprouve de la difficulté à faire du vélo comme eux pourrait recevoir un support supplémentaire dans l’apprentissage du vélo, afin que cet aspect ne vienne pas contribuer aux difficultés sociales.
Développer des outils pour accompagner votre enfant, c’est possible?
Oui! C’est ce que nous vous proposons avec notre formation virtuelle L’anxiété chez l’enfant TSA, un atelier à l’attention des parents sur la gestion de l’anxiété chez leur.s enfant.s.